5 questions à… Vincent Aniort

Vincent Aniort travaille chez Orange, où il est responsable des outils et recommandations du service accessibilité et ergonomie numérique. C’est un membre actif de la communauté a11y en France: Expert AccessiWeb depuis 2006, membre du GTA (Groupe de Travail AccessiWeb), expert référent, traducteur des WCAG 2 et comprendre les WCAG 2; fortement impliqué et Référent accessibilité numérique à l’APF (Association des Paralysés de France), ainsi qu’au niveau du CFHE (Conseil Français des personnes Handicapées pour les questions Européennes); participant à AcceDe PDF 1et 2 et AcceDe Web… Ouf! Vous pouvez le suivre sur Twitter, sous le pseudonyme de @sanvin.

Pourquoi travailles-tu dans ce domaine ?

Après des études de biochimie, et des années de sport, en 1994, un accident de la vie me cloue en fauteuil roulant. Impossible de continuer, ou tout au moins, pas envie de, sans arrêt, comparer avant et après.

Alors je me lance dans d’autres domaines, qui me passionnent aussi :

  • l’informatique, puis le multimédia, comme on disait, et, naturellement, le Web en tant que dev.
  • la défense des droits des personnes en situation de handicap, en militant politiquement dans des associations

En 2001, je supervise la réalisation d’un site internet sur le handicap en IdF, et donc, je le veux accessible, c’est une évidence déjà. Première découverte des WCAG 1.0, c’est l’illumination, immédiatement, je sais que c’est ça que je veux faire !

Le pire, c’est que j’y reste [clin d’oeil] ;), car dans ce domaine, on n’y rentre pas par hasard, parce qu’il fait chaud et que c’est allumé, mais par conviction et engagement, et ça, ça me plait !

Dans ce milieu, il y a plus qu’ailleurs, je le crois, plein de gens, des humains BIEN.

De quoi es-tu le plus fier ?

Je suis fier d’avoir participé et contribué, humblement, à l’évangélisation et la dissémination des recommandations en matière d’accessibilité. De continuer à œuvrer dans ce sens, tant au niveau professionnel que personnel.

D’avoir côtoyé et m’être enrichi au contact de passionnés compétents, pour n’en citer que quelques-uns : le fameux [sourire] J Stéphane Deschamps, le roi de la préface, Aurélien Lévy, un maître, JPV, le puits de savoir, Elie Sloim, docteur ès qualité, Sébastien Delorme, un p’tit gars bien…

Si tu étais Ministre de l’Accessibilité Numérique, tu commencerais par quoi ?

Whaaaaaa, sale question…

Je dirais bien que je rendrais obligatoire, pour tous les concepteurs de contenu numérique, une formation initiale en accessibilité. Et puis, tant qu’à rêver, j’étendrais, à tous et à tout, l’obligation de produire du contenu numérique accessible !

Mais bon, c’est de la science-fiction, dommage !

Pour toi, quel avenir pour l’accessibilité ?

Mon constat est que globalement ça s’améliore, ma vision est que on va vers de luxuriants pâturages de plus en plus accessibles. Mais l’on doit rester vigilant et continuer nos efforts…

On n’a pas le choix, le front se déplace vers le monde mobile, il faut suivre le mouvement et continuer le combat. En insérant l’accessibilité numérique dans la formation initiale des concepteurs, développeurs, cp, … et en l’incorporant dans une démarche plus globale de qualité ([clin d’oeil] 😉 une pensée pour Opquast), nous devrions avoir des billes pour convaincre et disséminer plus largement notre vision de l’accessibilité numérique.

Si tu avais carte blanche pour t’attaquer au projet de ton choix, tu choisirais quoi ?

Je me verrais bien mener à bien un projet de développement d’un framework front open sources fournissant un ensemble cohérent et complet de composants accessibles et ergonomiques, globalement respectant les standards de qualité.

Ce genre d’initiative me semble important pour améliorer la qualité de ce qui est produit sur le web et mobile, en général, et en particulier, pour les sites amateurs, ceux qui n’ont pas les moyens, le temps, l’envie de faire du beau et du bon. Avec un framework de ce type, qui pourrait être décliné dans des frameworks back (Symphony, Wicket, Zend…), l’utilisateur éviterait de réinventer la roue, en étant sûr de partir sur une base saine et accessible.

Une réflexion sur « 5 questions à… Vincent Aniort »

  1. Bonjour
    Je suis un ami très proche de votre frère Frederic.
    Je n’ai plus de nouvelles et je commence à m’inquiéter.
    Je sais qu’il traverse une période difficile (dépression).
    Vous n’êtes peut-être pas au courant.
    Pouvez vous me dire svp si il va bien.
    Merci.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *